Review – Bohemian Rhapsody

Je me rends au minimum une fois par semaine au cinéma, autrement dit, je vois beaucoup de films, bons comme mauvais, et surtout je vois beaucoup de salles/spectateurs. Et ces spectateurs on peut dire qu’ils ont pas mal évolués au fur et à mesure du temps. En effet, je me souviens de quand j’étais petite, de la salle qui applaudissait à la fin de chaque film. Or, aujourd’hui à part lors d’une avant première, d’un festival ou d’une séance dans un petit cinéma, les spectateurs n’applaudissent plus les films. Ces applaudissements devenus si rares se font entendre seulement si le film est vraiment très bien. Et dimanche dernier, j’ai eu l’occasion de les entendre à la fin d’un film que j’ai énormément aimé : Bohemian Rhapsody de Bryan Singer / Dexter Fletcher.

En voyant les premières images du film et de la bande d’annonce, j’avais senti un fort potentiel dans ce film. Que ce soit au niveau de l’esthétique, du jeu, et de l’univers recréé. Et je dois dire que mes pressentiments ont été validés dès les premières minutes du film.

 

 

J’ai trouvé que l’on entrait très rapidement dans le film, dès les premières notes sur le logo de la 20th C.F, en oubliant l’espace autour de l’écran de cinéma. Je me suis faite plus d’une fois la remarque que j’avais complément oublié que j’étais dans la salle de cinéma, tellement j’étais plongée dans le film. Le dynamisme à la fois dans les mouvements des personnages, des plans, du montage, avec une musique très rythmée font que l’on embarque de suite à bord du film. Nous avons énormément de choses qui se déroulent à l’écran, dans des décors différents, qui nous offrent ainsi une palette de visuels et empêchent une routine. Nous avons quelques lieux récurant qui nous permettent tout de même de créer des repères, mais ces lieux évoluent en fonction des personnages (appartements de Freddie, studios d’enregistrements, maison des parents de Freddie..). Ce rythme est notamment souligné par les musiques de Queen que j’ai trouvé la plupart du temps bien utilisées.

L’histoire se centre ici sur Freddie Mercury, ce qui explique une certaine distance avec le groupe. Nous avons beaucoup de scènes avec le groupe, son évolution etc… mais nous n’entrons pas réellement dans l’intimité du groupe. Un choix qui peut être dérangeant, mais qui cependant permet vraiment de mettre en lumière cet homme, qui pour ma part m’était très connu pour sa façon d’être sur scène et pour son appartenance au groupe, mais qui m’était inconnu sur sa vie personnelle. J’ai trouvé ce film très émouvant sur sa façon de nous présenter Freddy “sans costume” comme quelqu’un de très complexe, une âme assez sensible voire fragile. Quelqu’un à la vie particulière, au destin particulier. On sent une souffrance intérieure, et un besoin d’être entouré et d’être aimé. Il y a un côté très triste en cet homme et à la fois un côté très enjoué.

 

 

Et pour ce rôle, ambitieux à porter, nous avons Rami Malek au sommet. Je l’avais vu dans des films comme la Nuit au musée, mais c’est vraiment il y a quelques années, à travers la série Mr Robot que je l’ai découvert. Et j’avais de suite accroché à son jeu et sa prestance. Il faut dire qu’ils avaient très bien réussi le casting en le choisissant pour le rôle d’Elliot. Il fait parti de ces acteurs dit “acteurs à gueule”. C’est à dire qu’au delà d’avoir un très bon jeu, il a vraiment un faciès marquant, et magnétisant je dirais même. J’attendais donc avec impatience de le voir dans le rôle de Freddie Mercury, et le défi a été relevé haut la main à mon sens.

 

 

Je vous parlais dans ma review sur The Greatest Showman, que j’apprécie lorsque les acteurs travaillent un rôle en se donnant dedans à 100%. Et cela a été le cas pour Rami Malek, il a travaillé énormément sur le chant, le piano, l’accent, la diction, la démarche… et cela se ressent de suite à l’écran. Car un point essentiel du film est que l’on est pas dans une imitation de Freddie Mercury, Rami Malek a su représenter cet homme en y apportant de sa prestance et en ne jouant pas sur l’imitation, en apprenant des chorégraphies, mais en travaillant la spontanéité “à la Freddie Mercury”. Et cela fait une grande différence pour un tel film. Nous avons une performance assez incroyable à mes yeux, et qui a été saluée à la fin de la projection. Les autres acteurs ont également bien été castés, notamment pour le groupe où je trouve que l’on a une bonne symbiose entre eux. Il en va de même pour le duo Freddie et Mary.

 

 

 

Un grand travail a été fait sur les décors, le second appartement de Freddie est assez impressionnant, les concerts sont très réalistes. Les costumes ont aussi été très bien travaillés et ajoutent du réalisme au film. Un réalisme cependant quelque peu discuté de ce que j’ai pu voir ou lire. En effet certaines choses présentes dans le film ne seraient pas réalistes, au niveau des dates par exemple, ou même juste n’auraient pas eu lieu dans la vie. Pour ma part, cela ne m’a pas dérangée car je connais Queen essentiellement pour leurs musiques, et non pour leur histoire, donc je n’étais pas là à me dire “Hum bizarre ça!”.

Le montage assez rythmé entre les séquences laisse peu de place à l’ennui, et comme je le disais plus haut, le film embarque vraiment le spectateur, ainsi à la fin du film on sort d’une bulle qui a été créée, et nous revenons au fait que nous sommes juste dans une salle de cinéma, alors que quelques secondes avant nous étions embarqués dans un show à Wembley absolument incroyable !

 

Photo Credit: Courtesy Twentieth Century Fox.

 

Les biopics sont des films très bancals, à mes yeux, car nous pouvons vite tomber dans quelque chose de mou, lent, trop explicatif et trop dans l’imitation, voir la caricature. Cette année semble donner une autre facette aux biopics. Notamment en se concentrant plus sur le personnage mis en lumière, et de son être intérieur, en appuyant sur ses forces et faiblesses. Le rendant ainsi très attachant et en jouant sur l’émotion, afin de nous montrer ce dont on n’avait pas forcément accès auparavant. Il y a quelques mois nous l’avons vu à travers First Man, dont je vous parlais ici, et ce mois-ci c’est un Freddie Mercury très complexe et touchant que nous redécouvrons, sous les traits d’un Rami Malek époustouflant.

 

 

Quel biopic vous a le plus marqué ?

Bécots ! Pauline xxx

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