(c) Pauline PINOT

Liar, la nuit du mensonge : saison 1. Review

Un air américano-britannique souffle sur les séries en ce moment avec la nouvelle série que TF1 vient de diffuser ces deux dernières semaines.

Liar : mode d’emploi

C’est arrivée un peu comme une plume, après quelques jours de pub annonçant son arrivée, que la nouvelle série des frères Williams, connus entre autres pour The missing, a été diffusée sur nos écrans français. Une première saison composée de 6 épisodes d’une 50aine de minutes chacun, qui donne le ton à univers sombre prometteur d’une seconde saison.

Le pitch, simple et efficace : un homme et une femme ont un rencard, au réveil, cette dernière l’accuse de viol tandis que lui nie les faits.

Côté cast : Le rôle de l’homme, Andrew Earlham est interprété par Ioan Gruffudd, et la femme, Laura Nielson, par Joanne Froggatt. J’avais découvert Ioan Gruffudd à travers la série Forver que j’avais beaucoup apprécié et dont j’avais été déçue qu’elle ne connaisse pas de suite. J’avais aimé son jeu qu’il avait mis à contribution de son personnage assez complexe. (Il a également interprété l’homme élastique dans les 4 fantastiques.) Quand à Joanne Froggatt, je l’ai connu, il y a peu, pour son rôle d’Anna dans Downtown Abbey (j’ai vu les 2 premières saisons), c’est un personnage que j’ai beaucoup aimé, et que j’ai trouvé très attachant. Dans Liar nous retrouvons les deux acteurs dans des rôles forts, deux personnages assez complexes et tiraillés. J’ai trouvé leurs interprétations très justes, il y a eu un très bon travail sur la direction d’acteur. La femme incarnée par Joanne est à dix mille pas de celui qu’elle interprète dans Downtown, ce qui nous montre sa palette de jeu. Quand à Ioan Gruffudd on retrouve ici une force de jeu et notamment un travail du jeu passant par le regard assez impressionnant. Leur “binôme” fonctionne très bien à l’écran.

Côté du script

La saison 1 adopte un format de 6 épisodes. Ma première inquiétude, était comment allaient-ils réussir à faire durer sur 6 épisodes une histoire telle qu’elle nous était pitchée ? Car en soit 6 épisodes ça peut paraître peu, mais il faut bien remplir les 6×50 minutes pour maintenir en éveille le spectateur.

J’avoue qu’il m’a fallu un temps d’adaptation pour entrer dans l’histoire, ma mère a également ressenti ce processus d’immersion un peu difficile. (je reviendrais dessus par la suite, car cela est en grande partie dû à la mise en scène).

La saison 1 fonctionne sur une trame narrative principale : qui dit vrai ? la femme (clamant le viol), l’homme ( affirmant ne pas l’avoir violée). A celle-ci se mêlent plusieurs conflits autour des deux personnages principaux, qui viennent nourrir leurs backround, en parsemant les épisodes de petits détails par-ci par-là qui prennent sens par la suite.

L’intelligence de la série, est de nous inclure, nous spectateur, dans l’histoire, nous devenons à notre insu voyeur de ce qu’il se passe et nous nous laissons prendre au jeu d’enquêteur à essayer de trouver qui donne la vraie version. D’un point de vue de l’écriture, nous sommes jusqu’aux 10 minutes avant la fin du troisième épisode, dans un flou total, des soupçons naissent, et une personne nous parait être la/le metteur/euse manipulant tout. Ce que j’ai apprécié c’est que dans les 10 dernières minutes du 3ème épisode un détail, une parole, vient tout nous balancer en pleine figure. Et finalement la personne que je pensais tout manipuler n’était pas la bonne personne. Et j’aime cet aspect de twist dramatique. Les scénaristes ont très bien joués leur carte pour nous dévoiler l’identité de celle/celui qui ment. En une phrase on comprend tout, ils ont placé un énorme sous-texte dans ce dialogue et c’est extrêmement judicieux d’avoir agit ainsi car cela apporte encore plus de relief au personnage.

La série adopte également l’utilisation des flashbacks, qui nous permettent peu à peu d’en découvrir plus sur la nuit qui a tout lancé, et également cela nous permet d’en savoir plus sur les personnages. Cependant les flashbacks se perdent un peu au fur et à mesure des épisodes.

Au fur et à mesure des épisodes, les personnages se construisent des objectifs qui viennent les placer en opposition direct. Il y a comme un esprit de fatalité qui souhaite les rassembler. Nous sommes dans un esprit de “chasse” perpétuelle.

Plus la série avance et plus l’arène dans laquelle évoluent les personnages est traitée et s’expand faisant apparaitre de nouveaux personnages et donnant encore plus d’intensité à la “chasse”.

L’écriture du personnage mentant sur l’histoire, est très bien travaillée et en progression, nous découvrons de plus en plus ce personnage aux travers des épisodes, et nous le place comme antipathique.

Les épisodes montent en tension (parfois un peu trop lentement), pour nous emmener à un cliffhanger auquel je ne m’y attendais pas, et auquel beaucoup d’autres spectateurs ne devaient certainement pas s’y attendre. Cette fin m’a laissée assez songeuse, et beaucoup de questions me sont venues pour la suite de la série, qui repart pour une seconde et dernière saison.

 Du côté de la caméra

Niveau mise en scène, j’ai adoré le fait que l’on sente réellement la présence d’un réa aux commandes. Par cela je veux dire que, aujourd’hui tristement nous nous trouvons face à des séries trop de commande, passant sur les chaines de TV comme TF1, et à trop devoir coller à un moule on trouve des séries fades, sans aspect artistique, sans esthétique apparente, ni scénario novateur. Nous sommes sur des enchaînements de séries ressemblantes les unes aux autres, éclairées de la même façon, avec des découpages prévisibles et sans prises de risque. Il n’y pas de goût perceptible pour l’image.

C’est pour ça que Liar m’a plu. Nous avons une esthétique prédominante, il y a un réel travail de cadre et de sa composition, de la lumière … qui va en accord avec le scénario et le son. Les choix de cadrage viennent aider notre immersion dans la série. Nous sommes très souvent placés comme spectateur au sein même de la série, avec des positions de caméra “cachée” derrière des fenêtres, des encadrements de portes …. La caméra est également très mobile, et vient capter des détails des personnages, du décor en gros plan comme si notre regard se portait sur ces détails. Il y a aussi une utilisation de l’adresse caméra, par exemple lors du rencard lorsque les deux personnages se rencontrent, ainsi en s’adressant à la caméra les personnages se présentent à nous et nous incluent dans le récit et le processus de recherche qui va en découler.

Une des caractéristiques visuelles de la série se traduit par les nombreux plans zénithaux sur l’environnement de la série. Cet environnement est d’ailleurs une enveloppe à l’histoire. L’environnement est assez froid, la série se passe en bord de mer, les comédiens portent des vêtements chauds traduisant une température extérieure basse. Les tons sont froids, bleuâtres. La couleur bleu occupe une grande place dans la série, de par son aspect général, par les nombreuses scènes de nuit, la mer, les décors (chambre d’Andrew et celle chez la soeur de Laura).

Les décors viennent caractériser les personnages, parfois c’est un peu “gros”, si vous faite attention un énorme poster en dit long sur la nuit où tout s’est déclenché…

Une saison 2 ?

Alors oui la série repart normalement pour une deuxième saison. Il semblerait que celle-ci tourne autour du cliffenger de la fin de la saison 1, personnellement j’ai hâte de voir, car je ne vois pas trop comment poursuivre sur environ 6 autres épisodes cette histoire… Donc à voir !

Et vous, avez-vous regardé la série ?

Bécots ! Pauline xxx

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