Je vous parlais il y a quelques semaines d’un stage, quelque peu particulier que j’avais fait début Septembre : un stage contre la peur de l’avion. Et, afin que ce stage ait une vraie action sur l’évolution de la perte de cette peur, il fallait que je prenne l’avion dans les deux mois suivant le stage.
Cap sur le sol anglais !
Les dates étaient bloquées, il ne restait plus qu’à trouver la destination. J’avais évoqué la possibilité de partir à Amsterdam, j’avais même acheté un petit guide touristique. Cependant, nous y prenant tard, les prix étaient vraiment trop élevés et un trait s’est tiré sur cette possibilité. Il nous fallait donc trouver une nouvelle destination…
Un des critères de sélection était la durée du vol, que je ne voulais pas trop longue, c’est à dire pas plus d’1H30 de vol. C’était mon premier vol après 2 ans sans avoir pris l’avion, alors je souhaitais commencer sur quelque chose de plutôt court, réalisable, plutôt que de faire un long vol. Un autre point important était celui d’aller dans un lieu où j’avais vraiment envie d’aller, ce qui est moteur à partir et propice à un meilleur vol.
Je rêvais depuis des années de me rendre à Brighton. C’est une ville que je connaissais très bien par l’intermédiaire des heures de vidéos et d’articles que j’ai lu et vu de personnes que je suis depuis des années y vivant, mais je n’y avait jamais mis un pied ! Alors l’occasion se présentait à moi d’en changer la donne.
Et c’est donc à Brighton que nous nous sommes rendus avec mes parents, pendant 4 jours. Pour ce premier vol je souhaitais reprendre l’avion avec mes parents car cela me rassurais, il était bien évidement inimaginable que j’aille prendre l’avion toute seule.
J-1 mois.
En amont du vol, j’ai repris les exercices respiratoires qu’on avait vu au stage, et que j’avais fait les jours le suivant, puis que j’avais arrêté. Je me suis donc ré-entraînée à adopter une bonne respiration, et surtout, réussir à retrouver cette bonne respiration lorsque l’on a un souffle anxieux, ce qui est la clé pour stopper des crises de panique. Je me suis donc entraînée toute seule, et avec l’aide d’une application de cohérence cardiaque.
Autre méthode pour être détendue les semaines / jours avant le vol (ce que j’étais), c’est tout d’abord de bien préparer son voyage, avoir tout de prêt pour ne rien avoir à faire au dernier moment, et ne rien avoir qui vienne parasiter l’esprit. J’ai ainsi préparé ma valise plusieurs jours à l’avance, mes papiers également. Je m’étais également fait un petit carnet avec dedans le planning du voyage, les bonnes adresses… d’un côté, et de l’autre côté j’avais préparé des Colonnes de Beck pour pouvoir les compléter dans l’avion en cas d’instants d’anxiété. J’ai également relus des passages du livre pour me remettre en mémoire certaines choses.
J’ai également regardé des vidéos de décollages, vols, atterrissages… pour préparer mon esprit. Je me suis servie de l’application Flight Radar mais sans grandes utilisations. Une autre application, qui elle, m’a beaucoup plut, est SkyGuru. 24H avant notre vol j’y ait entré toutes les informations de mon vol, et l’application m’a expliqué le déroulement de mon vol (les prévisions). Je savais donc que la visibilité allait être limitée (ce qui ne pose aucun souci), qu’il y allait avoir un virage peu de temps après le décollage, que l’on allait avoir une période de turbulence d’une vingtaine de minutes après 9 minutes de vol (là aussi il y zéro risque)… Ainsi j’étais sereine face à tout ce qu’il se passerait en vol.
Sous le vent
Arrivé le jour J j’étais assez sereine, jusqu’à ce que des soucis de plomberie aient lieu dans mon appart, et ajoutent un stress par dessus celui du vol, qui était jusqu’à là peu présent. Donc un petit moment de panique a eu lieu avant de prendre la route pour l’aéroport, mais cela a été le seul gros moment de panique. En effet, je n’étais, certes, pas là à danser dans tous les sens, mais je n’y allais pas à reculons. J’étais assez concentrée et dans ma bulle, à bien respirer et être le plus détendue possible. Résultat : je n’ai pris aucun médicament/sédatif pour le vol aller comme le vol retour !
Dans l’avion je me suis mise au milieu pour ne pas être totalement proche du hublot, mais tout en pouvant regarder la vue. J’avais dans mon sac des alliés pour passer un bon vol : mon carnet de voyage, de quoi écrire, le livre du CTPA, les documents qu’on avait eu au stage, et un livre de Tage Mage. Le but pendant le vol était de maintenir actif mon cortex, pour que le cerveau des émotions ne s’active pas en mode : on va se scratcher, on va crever… Surtout que sur le trajet pour l’aéroport, le chauffeur de la navette m’a mise au courant de l’accident entre deux avions le matin même à cet aéroport (que mes parents ne m’avaient pas dit, et que je n’avais pas vu). Pour ceux qui ne connaissent pas, le Tage Mage est un examen demandé pour des entrées dans de grandes écoles, mélangeant à la fois des math et du français. Et n’étant pas une flèche en math, c’était l’idéal pour maintenir le cortex en activité.
Quelque chose d’autre qui m’a beaucoup aidé aussi, c’est le fait de filmer mon voyage. Car en effet, le fait d’avoir un écran devant soit qui filme, par exemple le décollage, nous enlève le côté réel de la situation que l’on voit tel un film, et la peur diminue énormément comme ça.
Et ainsi, le vol aller a été une vraie réussite pour cette reprise de l’avion ! Le vol retour a été tout aussi paisible. Nous avons eu quelques turbulences sur les vols, et c’est bizarre de dire ça, mais j’aurais même apprécié qu’il y en ait plus car j’ai trouvé ça sympa, un peu comme un tour de manège.
En terme de stress j’ai juste eu un coup de panique avant de partir pour l’aéroport à l’aller, sinon juste des petits instants nerveux mais de suite calmés grâce à la maitrise de la respiration soit en vol mais pas plus de 5 secondes, où dans l’aéroport immense de Londres, mais pareil les exercices respiratoires sont vraiment très efficaces !!!
C’est donc très heureuse que je vois cette peur disparaitre ! Il faut bien évidemment maintenir cette évolution, je prendrais donc l’avion à nouveau dans les 2/3 prochains mois, pour une durée un peu plus longue. On progresse doucement mais sûrement !
La recette miracle ?
Ce qui est vraiment essentiel, à mon sens, dans la perte de cette peur, c’est la compréhension du cerveau, et son fonctionnement. Car maintenant que je sais comment la peur affecte les différentes zones du cerveau, je peux prendre le dessus et contrer le cercle vicieux du : j’ai peur – le cerveau des émotions sent la peur il envoie un signal – le coeur accélère – notre souffle est mauvais – le cerveau des émotions sent un danger à cause de l’emballement du coeur et le mauvais souffle, il transmet le message de danger – le coeur accélère encore plus…
Et le fait de connaître ce fonctionnement, de rationaliser la peur, les angoisses, et surtout de maîtriser la cohérence cardiaque fait que l’on évite à 95% la crise de panique ! Et plus on maîtrise tous ces éléments et plus on évite à 100% les crises de panique.
Ce stage a vraiment été efficace pour moi. J’ai senti une baisse directe de la peur le jour même du stage, puis une remontée de la peur plus les semaines étaient éloignées du stage passé, d’où l’importance de pas trop écarter du stage son vol. Et maintenant c’est sans soucis que je peux retourner prendre l’avion (pour une courte distance pour l’instant, mais c’est déjà énorme vu mon état il y a quelques mois à l’idée de devoir prendre un avion).
J’ai remarqué aussi des effets positifs du stage sur mon quotidien. Notamment sur les transports, où auparavant rester longtemps dans les métros ou faire des changements sous terre étaient sources d’anxiété. Maintenant je suis beaucoup plus sereine et si je sens une once de stress je sais gérer la situation et ne pas avoir de crise de panique. Donc tout plein de positif !!
Et j’ai pu enfin envoyer ma petite carte postale victorieuse, pour essayer d’encourager à mon tour, les phobiques qui se rendent au stage !
Et vous quelles sont vos destinations favorites pour des longs week-ends ?
Bécots ! Pauline xxx
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