Reprenons l’avion ! Partie 1.

 

Il y avait sur ma liste de résolutions pour cette année une résolution un peu particulière, un défi en quelque sorte … Je l’ai quelques peu repoussé les mois passant, dans un premier temps car j’avais pas mal de travail, puis juste par appréhension. Seulement l’aboutissement de cette résolution allait de pair avec mon statut d’étudiante qui n’allait pas s’éterniser, et ainsi donc avec ma mutuelle qui allait bientôt changer et ne plus me permettre de cocher cette résolution. Dit comme ça c’est très flou …. qu’elle est cette résolution…

Un avion à réactions

J’ai eu la chance de prendre l’avion plusieurs fois dès mon plus jeune âge, avec des moyens courriers : Les Baléares, La Croatie. Puis en 2012 cap sur l’île Maurice avec une escale à Dubaï et au compteur 14h de vol. Un début de vol plutôt plaisant à l’idée de se rendre sur des plages tropicales, dans un A380, avion spacieux tout confort. Cependant premier souci à l’appel, une personne a voulu fumer dans les toilettes et de la fumée s’échappe, le mégot introuvable, le personnel de bord s’active dans la cabine extincteurs en mains tandis que les voyants des issues de secours commencent à clignoter, un stress prend part des passagers. L’incident est maîtrisé. Arrivée à Dubaï pour une correspondance, changement d’environnement direct, nous sommes dans la ville de la démesure, l’aéroport ne manque pas à l’appel. Un homme devant moi casse une bouteille vide d’alcool au sol et se pose le côté cassé/coupant contre le ventre pour s’éventrer, folklo l’accueil …. Cerise sur le gâteau, l’avion retardé de 4h nous oblige à patienter dans l’aéroport. Enfin l’heure d’embarquer pour le vol Dubaï – île Maurice, nous passons d’un A380 à un A347 différente nette. L’avion décolle, puis la fatigue et le stress de l’attente, des incidents se répercutent, crise d’angoisse. Le reste du vol se passe bien tout comme le retour. Été 2016, je m’envole vers Dublin avec une amie qui n’a jamais mis un pied dans un avion, me donnant le ressenti de prendre l’avion “seule”. Étant partie un peu partout pendant l’été, arrivée quelques heures avant à Paris, et ayant dormis 3h avant de partir, le fait de prendre l’avion n’était pas très clair dans ma tête. Résultat : arrivée dans le “petit” avion de la compagnie Transavia 3 sièges / 3 sièges, me voici prise de crises d’angoisse à répétitions qui m’accompagnent pendant tout le vol. 1h45 de vol intenable que j’ai gardé pour moi, mon amie n’ayant jamais pris l’avion je ne voulais pas lui mettre un petit stress supplémentaire. Au vol retour, c’est bourrée de cachets que j’ai pris place dans l’avion. Un vol pas détendu mais sans crise d’angoisse, mais heureusement qu’il ne durait pas 30 minutes de plus sinon j’aurais signé l’acte II.

Depuis cela, impossible pour moi de remettre un pied dans un avion, les cauchemars d’avion s’enchaînant, avec une phobie de plus en plus grande. Cependant cette peur est très handicapante, surtout lorsqu’on travaille dans des milieux comme le mien où l’on est amené à voyager un peu partout.

Un stage contre la peur de l’avion ?

J’avais entendu parler du stage Air France pour la peur de l’Avion plusieurs fois mais à la vue du prix j’vais de suite tirer un trait sur cette solution. 680€ pour ce stage autant dire que ça ne vise pas tout le monde et personnellement je ne pouvais pas avoir accès à ce stage. J’avais donc cherché d’autres solutions, je m’étais renseignée sur l’hypnose car ma mutuelle me rembourse les séances de psychologie, et certains praticiens d’hypnose passent dans la catégorie de consultation psychologique et ainsi j’aurai pu me faire rembourser ces séances. Seulement j’ai choisi un autre chemin. J’avais entendu parler d’un livre écrit par un pilote et une psychologue sur la peur de l’avion qui paraissait intéressant et rassurant selon les retours. Je l’ai donc eu à Noël dernier. Je me suis rendue compte que le livre était en relation avec un stage contre la peur de l’avion, similaire à celui d’Air France, mais prodigué par un centre spécialisé dans la peur de l’avion. Le centre de traitement de la peur de l’avion propose des stages un peu partout en France, au prix de 430€, donc toujours très cher et pas accessible à tous, mais moins cher que le stage Air France. Mais la particularité de ce centre, c’est qu’il s’agit d’un cabinet de psychologie, et ainsi certaines mutuelles, dont la mienne, prennent en charge une partie du stage ! Une fois ma mutuelle m’ayant bien validé la prise en charge d’une grande partie, je me suis inscrite pour le 16 septembre dernier, et le stage ne m’a couté que 35€ .

Le stage du centre du traitement de la peur de l’avion.

Bien qu’il ne s’agissait que d’un stage et non pas d’un vol, je n’ai pas pu fermer l’oeil la nuit précédente. Arrivée sur place, j’ai fait mon stage au centre à Quai d’Austerlitz, j’ai directement été plongée dans l’univers, avec un énorme stickers d’avion sur les vitres,  des cadres d’avion, des figurines d’avion… Nous étions 8 phobiques, j’étais la plus jeune et la personne la plus âgée avait 60 ans, les profils étaient très divers, tout comme les intensités de peur. C’est ainsi en trois parties que s’est déroulé le stage, la première aux côtés d’une psychologue (qui a co-écrit le livre), avec qui nous avons parlé de la peur de l’avion, de comment elle se créer, et comment la gérer. A travers des statistiques, des exemples, et des exercices, on a appris le fonctionnement du cerveau pour comprendre l’enchaînement des informations qui fait que l’on peut se trouver en situation d’attaque de panique. Et ainsi en comprenant le mécanisme nous pouvons agir plus efficacement dessus et nous calmer. Nous avons travaillé avec un logiciel de cohérence cardiaque pour travailler notre respiration, avec une partie en regardant des vidéos d’avion, et nous avons pu remarquer que certaines personnes sont beaucoup plus sensibles que d’autres. L’après-midi nous sommes passés à la partie aviation. Dans un premier temps un pilote nous a expliqué tout le fonctionnement d’un avion pour que l’on comprenne notamment comment il vole, décolle, atterri, et pour vraiment nous rassurer sur le fait qu’un avion est très fiable et sécurisé et qu’il n’y a pas de risques, sinon aucun passager ne serait à bord tout simplement. Puis dans un second temps nous avons eu une séance de simulateur de vol pendant 1h par groupe de 4 avec un pilote. Le simulateur dans Paris est fixe, contrairement à celui en banlieue qui bouge, cependant, bien que le visuel devant nous fait très “jeux vidéo” nous avons des sensations de mouvement, notamment au moment du décollage qui est assez impressionnant. Nous avons donc fait un vol Nice – Ajaccio, où nous avons pu voir les différentes étapes de la mise en vol d’un avion, comment cela se passe entre les différents pilotes, et les tours de contrôle. Que ce soit en manuel ou en pilote automatique nous avons pu voir comment tout est géré du début jusqu’à la fin, ce qui est très intéressant et rassurant, car je me suis rendue compte que le fait d’être en cabine et de ne pas voir l’avant (comme dans une voiture) jouait sur mon stress car on ne comprend pas comment vole l’avion, contrairement à si nous voyions les pilotes en action.

 

On remonte à bord ?

Au niveau de l’efficacité du stage j’ai été assez surprise. Je m’y suis rendue en voulant que ce stage fonctionne, tout en ayant peur que cela ne fonctionne pas et dans ce cas-là je ne sais pas comment j’aurais pu faire pour ne plus avoir peur, car cette solution était la dernière possibilité. Et finalement, au début de la matinée je pouvais à peine observer les photos de Boeing immense aux murs, et à la fin de la journée j’avais limite envie de prendre l’avion….

Le stage est selon moi bien composé, les trois parties se complètent bien et viennent chacune cibler une partie de la peur et ainsi travailler sur la peur en globalité et par échelon. La première partie avec la psychologue m’a plu notamment au niveau de la compréhension de la peur au niveau du cerveau. Je suis habituée aux crises d’angoisses et sais à quoi elles vont être dues et comment les gérer, mais je ne savais pas le “chemin” de la peur dans le cerveau. Et finalement, savoir comment fonctionne la peur permet d’être plus efficace pour calmer et même éviter une crise. Nous avons eu également beaucoup de conseils pour justement utiliser de façon optimale notre cerveau, notamment le cortex qui est “illimité” dans les phases de stress, pour pouvoir avoir une pensée logique et raisonnée, et ainsi ne pas stresser à chaque alarme ou bruit non connu. Que ce soit dans cette partie, ou dans la deuxième partie, un des points importants “justifiant” notre peur est le fait que l’avion, bien qu’il soit le moyen de transport le plus sûr, et moins dangereux que la voiture, l’ascenseur, le téléférique, il reste un élément ne faisant pas partie de notre quotidien, et ainsi nous ne l’appréhendons pas de la même manière que la voiture. Si nous prenions l’avion tous les jours nous n’aurions pas cette peur, et si nous ne voyons des voitures qu’une fois tous les 5 mois, on aurait surement peur de les emprunter. Mais le fait est que l’avion est très fiable, encore plus de nos jours, et cela a été un des points mis en avant dans ce stage. Et c’est la deuxième partie du stage qui rassure énormément, car bien que je savais que l’avion était très fiable, que les turbulences n’excédaient jamais plus de 20cm etc.. entendre ces faits / informations de la bouche d’un pilote cela a un impact et nous fait réellement prendre conscience tout ça, et ça nous rassure réellement. En connaissant mieux l’avion, nous pouvons dorénavant avoir une pensée plus raisonnée si l’on entend des bruits, ou si l’on voit des réacteurs s’ouvrir (c’est fait exprès pour freiner), voir les ailes se plier (également fait exprès pour atténuer les turbulences) etc… Nous sommes en toute sécurité dans un avion, si les avions vont quelque part c’est qu’ils peuvent le faire et qu’il n’y a aucun risque sinon les pilotes ne nous y conduiraient jamais.

Les pilotes et la psychologue étaient très à l’écoute et répondaient à toutes les interrogations en prenant le temps de s’attarder sur certains points si besoin. J’ai l’impression que le stage a bien marché sur une partie des autres personnes avec qui j’ai parlé à la fin. Cependant l’une d’entre nous était dans un mauvais esprit, sans réellement vouloir être aidé, et cherchait la bête noir partout comme si il y avait un complot… Donc payer 430€ et être dans cet esprit je trouve ça assez stupide…

 

 

L’après-stage

Actuellement je continue les exercices de respiration le plus possible pour m’habituer à adopter une bonne respiration notamment en bien expirant. Et je regarde des vidéos que l’on nous a envoyé pour se familiariser au plus avec l’avion. J’ai également sous la main le livre, ainsi que les informations sur l’avion que le pilote nous a donné.

Afin que le stage soit bénéfique il faut prendre l’avion dans les 2 mois maximum après le stage, car au-delà l’appréhension remonte un peu. Puis il faut prendre l’avion au moins tous les 3 mois, voir 2 mois, pour maintenir une progression, et se libérer de toute appréhension.

Pour ma part je vais partir à Amsterdam début novembre, je ne voulais pas excéder les 1H30 de vol pour commencer, et cela fait des années que je souhaite découvrir cette ville, donc savoir que je vais dans cette ville rendra le voyage d’autant plus agréable je l’espère. En tout cas il n’y a pas de raison d’avoir peur !

Je ferais des articles sur mes futurs vols afin de faire un bilan sur l’après-stage, et la progression que je ferais.

En attendant je vais préparer ce voyage !

 

 

Quel-est le plus beau voyage que vous avez fait ?

Bécot ! Pauline xxx

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